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« Guinée - Sable Mining vs Panama Papers : un scandale pour en cacher un autre scandale plus énorme »

Ces derniers jours en Guinée, c’est le scandale SABLE MINING qui défraie la chronique. En effet, l’organisation Global Witness vient de révéler la grande corruption qui a entouré, non seulement l’attribution des permis d’exploitation du fer du mont Nimba à la compagnie minière SABLE MINING, mais aussi, l’autorisation accordée par le gouvernement Guinéen à cette compagnie de faire évacuer son exploitation vers le Libéria plutôt qu’à travers la Guinée. L’une des conséquences connexes de cette décision est la destruction d’un site naturelle de la Guinée reconnu par l’UNESCO comme patrimoine mondial à préserver. Les révélations de Global Witness incriminent directement un intermédiaire identifié comme Mr Aboucar Sampil qui est proche du Président Alpha Condé et de son fils, Alpha Mohamed Condé.

Depuis les révélations de Global Witness, les réactions ont été nombreuses en Guinée. Parmi ces réactions, il faut distinguer celle du Ministre des mines et géologies en Guinée qui a invité son collègue de la justice à prendre toutes les mesures pour faire la lumière sur cette affaire.

Par ailleurs, si cette affaire s’avère être un scandale énorme, cependant, au sein de la LDRG nous nous demandons en quoi cela semble être un « scoop » pour les médias guinéens. En effet, déjà en février 2014, la LDRG avait déjà mis en lumière l’affaire obscure du décret secret qui donne l’autorisation à SABLE MINING de faire évacuer son exploitation vers le Libéria plutôt que la Guinée, privant ainsi la Guinée de plus de 10 milles emplois directs. Pour consulter l’article publié par la LDRG à ce sujet, suivez ce lien : Scandale dans la gestion de nos recettes minières. À l’époque nous avions partagé cette information avec l’ensemble des médias qui en sont tout de même restés muets jusqu’aujourd’hui. Si, dès l’alerte lancée par la LDRG le 26 février 2014, les médias et les autorités guinéennes agissaient comme elles le font aujourd’hui, cette affaire aurait déjà connu son épilogue.

Aujourd’hui donc, au sein de la LDRG, la question que nous nous posons n’est plus de savoir qu’est-ce qui est derrière cette affaire SABLE MINING. Il est évident que c’est une autre affaire de corruption qui implique le cercle le plus rapproché du Président Alpha Condé. Les intentions du Ministre des mines sont saines et louables. Nous verrons à quoi aboutiront les saisines judiciaires. Au sein de la LDRG, la question que nous nous posons aujourd’hui est plutôt de savoir « Pourquoi Maintenant? ».

Nous sommes convaincu que l’éclatement de l’affaire « SABLE MINING » aujourd’hui n’est autre qu’un camouflage pour masquer un scandale encore plus gigantesque qui implique des personnages importants du régime du Président Alpha Condé.

L’heure des « Panama Papers »

En effet, il n’aura échappé à personne que nous vivons également à l’heure des « Panama Papers », cette affaire inédite de fuites de documents issus des archives d’un cabinet panaméen, Mossak Fonseca, spécialisé dans la domiciliation de sociétés fictives. Ces « Panama Papers » révèlent que des milliers de personnes anonymes, une dizaine de chefs d’État, des milliardaires célèbres et certaines célébrités ont recouru à ces maquillages financiers pour dissimuler des fonds. Comme il fallait s’y attendre, la Guinée a également été citée à plusieurs reprises dans les « Panama Papers ». Pourtant la presse guinéenne semble formidablement muette sur cette affaire.

Il n'en demeure pas moins important que les citoyens guinéens soient informés sur ces affaires de corruption qui les concernent à plus d'un titre. Voilà pourquoi la LDRG est appelée a assumer encore une fois ces responsabilités uniques d’avant-garde de la société civile indépendante guinéenne. En effet, dans nos recherches et nos fouilles sur cette affaire des « Panama Papers », nous avons noté plusieurs individus et compagnies qui exercent en Guinée.

Les compagnies citées: parmi les compagnies citées dans les « Panama Papers » qui exercent en Guinée, certaines sont inactives depuis quelques années et d’autres sont encore aujourd’hui actives. Ce sont :

  • Guinea Gold Corporation
  • ROKA Guinea
  • ROKA Guinea Uranium
  • BSGR
  • Mano Iron Ores (Guinea) ltd
  • Sinom Guinea Aluminium Limited
  • Guinea Investing Company

Cette liste n’est évidemment pas complète. Il saute aux yeux de tout un chacun que se sont pratiquement toutes des compagnies qui exercent dans l’industrie minière. Alors nous n’attendons rien de moins du Gouvernement guinéen que d’en faire autant que pour l’affaire SABLE MINING. Nous réclamons la dissolution totale de la chambre des mines de Guinée jusqu’à ce qu’un audit indépendant soit complété. Les compagnies qui doivent être membre de la chambre des mines de Guinée doivent toutes démontrer qu’elles ne participent d’aucune manières au détournement des fonds publics ou à de l’évasion fiscale.

Les individus cités : parmi les individus cités dans les « Panama Papers » qui exercent en Guinée, il y a des noms connus du grand public et des noms moins évidents, mais qui sont tout de même extrêmement nuisibles. Ce sont les hommes et femmes d’affaires suivants:

  • Mr Alphado Guelguedji Barry, qui résident à Conakry et qui est affilié à une compagnie dénommée Bakorzia Holdings Inc.
  • Mme Batouly Barry, qui résident à Conakry et qui affilié à la compagnie dénommée Bakorzia Holdings Inc.
  • Mr Siafa Koulibaly, ingénieur en mines et géologie, il réside à Conakry et agit comme conseiller spécial de Stellar AfricaGold Inc.
  • Mr Eyal Petroshka, expert du secteur de l’immobilier, il réside à Conakry et est en charge de la compagnie A&D Global Group LTD.

Cette liste est sans aucun doute incomplète. Mais elle est évidente. Alors que tous ces noms méritent une importante attention des autorités judiciaires guinéennes, cependant, un intérêt particulier doit être porté à Mr Siafa Koulibaly et à Mr Eyal Petroshka.

  • Mr Siafa Koulibaly : on sait que Mr Siafa Koulibaly jouait déjà un rôle important depuis plus d’une décennie dans l’industrie minière en Guinée. Son nom figure dans le décret du 2 mai 2003 portant nomination des hauts cadres du département des Mines, de la Géologie et de l’Environnement. À cette époque, il a occupé le rôle important d’ingénieur des Mines en service au cabinet du ministre secrétaire général de la Chambre des Mines de Guinée. Nous invitons les journalistes indépendants, la société civile indépendante et les autorités guinéennes à poursuivre l’investigation pour mettre en lumière toutes les pratiques sombres de Mr Siafa Koulibaly.
  • Mr Eyal Petrushka : il a été cité à deux reprises dans la « Panama Papers » pour la Guinée. Il possède un Bachelor en Politques et Gouvernement. Nos recherches dévoilent que son nom apparaît dans des affaires en Angola. Il a établi à Tel Aviv, en Israël, une entreprise immobilière d’un chiffre d’affaires supérieur à 20 millions d’euros. Il est aussi l’un des propriétaires de « Newpan », l’une des plus importantes entreprises de distribution d’électroniques en Israël. Mr Eyal Petrushka est encore très actif dans ses activités obscures en Guinée. Nous invitons les médias indépendants, la société civile indépendante et les autorités guinéennes à mettre en lumière toutes les activités obscures de Mr Eyal Petrushka en Guinée. Nous invitons les autorités Israéliennes à collaborer totalement sur ce dossier.

Le profil de Mr Siafa Koulibaly est intéressant dans la mesure où, à l’heure où nous parlons de SABLE MINING et de BSGR, les affaires de corruption foisonnent dans l’industrie minière en Guinée. Le profil de Mr Eyal Petrushka est important dans la mesure où, depuis l’arrivée de Mr Alpha Condé au pouvoir, non seulement il a multiplié les contacts avec le régime angolais assimilé au réseau mafieux du QUEENSWAY, mais de plus, le gré-à-gré est devenu la règle dans l’attribution des marchés immobiliers et d’infrastructures publics en Guinée. Nous invitons les autorités guinéennes, qui semblent tout d’un coup imbues de la volonté de lutter contre la corruption, à aller au bout de ces affaires.

Selon le rapport « S’engager contre la corruption » publié par la LDRG en 2012, chaque année ce sont plus de 5 milliards de dollars qui s’évaporent des circuits de la corruption en Guinée. C’est le montant dont la Guinée a besoin pour : « garantir une scolarisation universelle et l’accès à la santé pour tous; se doter d’infrastructures publiques de qualité; offrir de l’emploi à tous ses jeunes au chômage; et en finir avec l’extrême pauvreté qui sévit au sein des populations ». Ces affaires de corruption doivent être traitées comme des affaires criminelles.

Année après année, la LDRG ne cesse de prouver l’importance de l’existence d’une société civile indépendante en Guinée. Nous avons l’intention de continuer à assumer de manière très honorable notre rôle d’avant-garde de la société civile indépendante et de voix des sans voix en Guinée. La Guinée sera sauvée de tous ces vautours impitoyables. Nous invitons tous les citoyens guinéens qui aspirent à une nouvelle ère de transparence et de bonne gouvernance à soutenir la LDRG. Nous ne vous décevrons jamais.

Mamadou Oury Diallo

Président de la LDRG

Tag(s) : #Société-Guinée