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La LDRG souhaite un bon succès à ce Sommet pour soutenir le Plan national de développement économique et social (PNDES) porté par la Ministre du Plan, Mme Kanny Diallo. J'ai pris le soin de survoler le PNDES. C'est un plan bien ficelé qui est destiné directement aux populations les plus vulnérables. Le volet croissance inclusive est l'élément le plus important à mes yeux du PNDES.

Il faut rappeler qu'une croissance inclusive suppose la participation active des couches les plus vulnérables de la société, à savoir les femmes, les jeunes et les personnes handicapées. Pour favoriser la participation des femmes, des personnes handicapées et des jeunes, il est indispensable de créer des activités génératrices de revenu et de faciliter l’accès au crédit pour ces couches. Le PNDES permet d'atteindre cet objectif. Voilà pourquoi la LDRG soutient ce projet qui, contrairement aux grands projets miniers, va directement bénéficier aux populations qui manifestent un besoin immédiat.

Cela dit, il faut distinguer un sommet de donateurs à ce qui est de plus en plus décrié en Afrique, à savoir: la dépendance à l'aide. Certains intellectuels aiment souvent affirmer que l'Afrique n'a pas besoin d'aide pour se développer. Et le principal argument est de dire que voilà 50 ans que le continent bénéficie de l'aide sans résultats concrets. C'est un argument séduisant, mais lorsqu'on se dit intellectuel, il ne faut pas faire l'économie d'une analyse qui va au-delà des réactions cognitives primaires. D'abord, le "Plan Marshall" qui a permis à l'Europe de se reconstruire après la seconde guerre mondiale était de l'aide. Il est utile de rappeler qu'après la seconde guerre mondiale, l'état socio-économique de l'Europe était pire que l'Afrique d'aujourd'hui. De même, certains seront étonnés de savoir que la Chine bénéficie encore aujourd'hui de l'aide publique au développement. Donc, il faut faire la distinction entre "aide publique au développement" et "usage de l'aide publique par les pays bénéficiaires".

Il n'y a rien de mal à accepter une aide qui vous permet à moyen et long terme de ne plus avoir besoin de l'aide. De plus, nous vivons dans un système international qui dispose d’énormément de ressources dont chaque pays a légitimement le droit d'en user. Dans le plan de réforme de la LDRG, nous comptons par exemple collaborer étroitement avec le PNUD pour nous fournir la quantité d'experts dont nous avons besoin pour former la nouvelle administration sur les nouvelles normes de gestion publique. Nous voulons aller vite et c'est une aide légitime.

Ce que nous décrions au sein de la LDRG, c'est de monter les meilleurs projets de développement au monde pour tout simplement bénéficier d'une aide qui terminera dans les poches de quelques gouvernants. Ce sont ces pratiques qui ternissent l'utilité de l'aide publique au développement en Afrique. En espérant que le PNDES ne soit pas ce genre de programme.

Mamadou Oury Diallo
Président de la LDRG

Tag(s) : #Société-Guinée, #Economie-Guinée, #Guinée