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La LDRG salue la promptitude de la réaction de la France suite aux mascarades électorales organisées le 22 mars 2020 en Guinée. Dans son Communiqué de Presse du 24 mars 2020, la France souligne que « le caractère non inclusif de ces élections et non consensuel du fichier électoral, ainsi que le rôle joué par des éléments des forces de sécurité et de défense excédant la simple sécurisation du processus, n’ont pas permis la tenue d’élections crédibles et dont le résultat puisse être consensuel ». Dans le même Communiqué, la France « relève aussi l’absence d’observation régionale et internationale à l’occasion de ce double vote ». Finalement, la France exprime sa disponibilité à soutenir « les initiatives de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de l’OIF pour désamorcer les tensions en Guinée et restaurer rapidement un dialogue entre toutes les parties ».

Tout en saluant la promptitude de la réaction sans équivoque de la France qui qualifie les élections du 22 mars 2020 en Guinée de « non crédibles », sachant que la France métropolitaine traverse une crise sanitaire sans précédent à laquelle nous compatissons de toute notre âme, la LDRG trouve tout de même que la réaction de la France est légèrement timide au regard de la gravité de la situation en Guinée. Il est utile de rappeler que les élections du 22 mars 2020 en Guinée furent organisées par Alpha Condé tout en excluant l’opposition politique, sur la base d’un fichier électoral dont la corruption fut attestée par l’OIF et la CEDEAO, avec une commission électorale boycottée par l’Opposition, et dans un contexte de pandémie mondiale (COVID-19) et de défiance totale de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire guinéen. Le jour du vote fut particulièrement caractérisé par une répression brutale de forces armées à la solde de Alpha Condé qui a causé au moins 10 morts, dont une femme. Et depuis le 22 mars jusqu’aujourd’hui, la répression a provoqué plus d’une soixantaine de morts dans la région de Nzérékoré, au Sud-Est du pays. L’organisation Amnesty International n’a pas non plus tardé à condamner et appeler à des investigations suite à ces crimes commis par les forces armées de Alpha Condé.

En sa qualité de partenaire historique et stratégique de la Guinée et de la CEDEAO; en sa qualité de corps substantiel de l’OIF; en sa qualité de leader en Europe; et en sa qualité de membre permanent du Conseil de Sécurité de l’ONU; la réaction de la France sur la crise en Guinée définit de facto le cadre des cascades diplomatiques subséquentes. C’est dans ce sens que la LDRG, au nom du peuple martyre de Guinée, sollicite ardemment auprès de la France :

  1. La proposition d’une Résolution au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU pour l’envoi d’une mission d’investigation indépendante sur les crimes commis par les forces armées de Alpha Condé avant, pendant et après les mascarades électorales du 22 mars 2020 en Guinée;
  2. La proposition d’une Résolution au niveau de la Commission Européenne, faisant suite à la Résolution du 11 février 2020 du Parlement Européen, suspendant toute aide multilatérale et bilatérale des États membres de l’Union Européenne envers la Guinée;
  3. La proposition d’une Résolution au niveau du Conseil de Sécurité de l’ONU et au niveau de l’Union Européenne pour imposer un embargo sur les armes envers la Guinée; et
  4. La proposition et l’adoption par la France, l’Union Européenne et le Conseil de Sécurité de l’ONU de sanctions ciblées envers les caciques qui sont au cœur de la machine de répression du régime de Alpha Condé, et ceux qui encouragent la violation des intangibilités constitutionnelles en Guinée.

Une telle montée en puissance de la réaction diplomatique de la France donnera une plus grande marge de manœuvre à l’OIF, l’Union Africaine et la CEDEAO pour la résolution de la crise en Guinée.

La LDRG est très consciente des limites de l’efficacité de notre requête envers la France en ce moment précis de pandémie mondiale où les efforts des gouvernements, et de la Communauté Internationale, sont plutôt axés sur la lutte contre le COVID-19. De même, nous sommes très conscients des limites de la diplomatie visible de la France concernant une ex-colonie. Cependant, non seulement nous savons ce que représente la France car nous nous sommes tous révélés être « CHARLIE », mais de plus, nous sommes aussi conscients que les marges de manœuvres diplomatiques de la France n’ont aucune limite même en période de pandémie mondiale où certains esprits perfides cherchent malgré tout, malicieusement, à dissimuler des crimes, à nier l’humanité, et à remettre en cause la paix et la stabilité dans le monde. La pente est devenue très glissante en Guinée.

Mamadou Oury Diallo

Président de la LDRG

Tag(s) : #Afrique, #Africa, #Afrique de l'Ouest, #Politique-Guinée, #Guinée