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Il est important, en tant que Guinéens, qu’on sache enfin ce que nous voulons réellement. Il est évident que si nous ne voulons plus la corruption, alors nous devons soutenir toutes les actions de moralisation de la vie publique (CRIEF et Récupération des biens de l’État). De même, il est évident que si nous voulons la réconciliation et la paix, alors nous devons soutenir les Assises nationales.

Cependant, il est bien connu en Guinée que la politique politicienne a tellement endoctriné les populations que ces dernières ne savent plus faire la différence entre les principes fondamentaux de la bonne gouvernance, et leurs sentiments personnels envers tel ou tel acteur politique ou public. En quelque sorte, l’ensemble de la population aimerait éradiquer la corruption et les abus de pouvoir, mais chacun aime “son voleur” au point de préférer piétiner les principes fondamentaux de la bonne gouvernance lorsque l’un des siens est impliqué dans des cas de corruption et d’abus de pouvoir. Il faut qu’on sache ce que nous voulons!

La bonne gouvernance et l’État de droit ne commencent à se consolider dans un pays que lorsque les populations reconnaissent la primauté des principes fondamentaux de la bonne gouvernance par rapport à leur propre appartenance ethnique et socio-politique. Au cours de cette transition, le CNRD est en train de poser des actes historiques très forts allant dans le sens de l’instauration d’une culture de bonne gouvernance en Guinée. Cependant, ces actes doivent être compris et appréciés à leur juste valeur par les populations. Il est de bonne guerre que les élites politiques et dirigeantes visées par les actes de moralisation de la vie publique au cours de cette transition cherchent à politiser ou discréditer ces actes. Cela n’est pas surprenant. Cependant, il faut regretter que ces artifices fonctionnent encore au sein d’une certaine couche de la population guinéenne malgré le fait que, après plus de 60 années d’auto-gouvernance, nous soyons tous arrivé à la conviction totale que la corruption est ce fléau qui paralyse notre État, nous prive d’infrastructures de base viables, et emprisonne la majorité de notre nation dans l’extrême pauvreté.

Il est aujourd’hui évident que si nous aimons la Guinée comme nous le prétendons vraiment, alors il y a une opportunité historique qui se présente à nous pour redresser la situation. Il est temps qu’on fasse le bon choix, qu’on refuse la manipulation politicienne, et qu’on accepte de définitivement placer les principes fondamentaux de la bonne gouvernance au-dessus de nos siens et de nos proches. Il est temps qu’on apprenne à juger un acte politique exactement pour ce qu’il est, et qu’on se débarrasse des procès d’intention ou des théories complotistes opportunistes.

Il est d’un bon sens basique de savoir qu’il est beaucoup plus certain qu’on arrive à développer notre pays et améliorer le bien-être de notre nation en luttant contre la corruption et en soutenant des acteurs dont les pratiques, l’éthique et la morale ne souffrent d’aucune entorse. Cela peut naturellement provoquer un choc pour certaines populations qui, du coup, deviennent vulnérables aux manipulations politiciennes. Mais sachons simplement ce que nous voulons, parce qu’au final: « les dirigeants d’un pays sont à l’image de leur population ». À méditer.

M.O.D

Tag(s) : #Africa, #Guinée, #Afrique de l'Ouest