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poser2.jpgGuinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

Nous voilà à la veille du 53ème anniversaire du « NON historique » du 28 septembre 1958. Ça devait être un moment de célébration nationale pour le peuple de Guinée. Mais au regard de la situation catastrophique au sein de laquelle se retrouve la Guinée aujourd’hui, il y a lieu de se demander qu’est-ce qu’il y a vraiment à célébrer 53 années après le « NON historique » du 28 septembre 1958. Depuis l’indépendance, notre pays n’a jamais été autant en mal, et nos populations brûlent plus que jamais dans l’enfer de la misère, de la pauvreté et de l’ignorance. À cette crise sociale et économique, il faut sans doute rajouter la sévère crise morale qui traverse notre société. Il s’agit de la corruption, de la paresse, des vices, du mensonge, de la haine, de la division, de la brutalité, de la répression et de l’égoïsme. Le tout est couronné par une énième crise politique entre des acteurs politiques qui ne se soucient que très peu du quotidien des pauvres populations guinéennes et de l’avenir de notre nation.  La conjugaison de ces sévères crises socioéconomique, morale et politique fait que, 53 années après le « NON historique » du 28 septembre 1958, la Guinée est aujourd’hui un pays déprimé, désespéré, divisé et sans repères. Oui mes cher(e)s compatriotes, c’est faire preuve de réalisme que de reconnaître que 53 années après le « NON historique » du 28 septembre 1958 notre pays est au plus mal aujourd’hui.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes cher(e)s compatriotes,

En ces périodes de profondes souffrances et d’humiliation pour nos populations, il est cependant utile de se rappeler que, de toute l’histoire de l’humanité, aucun peuple, aucune nation n’est arrivée à la prospérité sans auparavant s’être purifié au feu de la souffrance. Les nations qui se réalisent sont celles qui, au plus fort moment des épreuves, n’oublient pas « QUI » elles sont et d’ « OÙ » elles viennent. Alors que notre nation est au bord de l’implosion aujourd’hui, ce 53ème anniversaire du « NON historique » du 28 septembre 1958 est donc la meilleure occasion pour se rappeler qui nous sommes véritablement.

 

« Être Guinéen » signifie certainement beaucoup de choses, mais « Être Guinéen » c’est surtout une date : le 28 septembre 1958. Voilà que les peuples d’Afrique et de Guinée étaient enchaînés depuis 60 années sous un régime colonial qui niait même la qualité d’humain à nos populations, à plus forte raison nos valeurs, nos coutumes, et nos traditions. Arriva alors le moment fatidique pour les peuples colonisés de se prononcer sur l’avenir de leur statut en tant que « être humain à part entière » ou en tant que « colonisé privé de sa qualité d’humain ». Je rappel qu’en 1958, comme aujourd’hui, il existait déjà plusieurs formations politiques et plusieurs ethnies en Guinée. Vous serez même étonné d’apprendre qu’à l’époque les tensions politiques étaient plus intenses qu’elles ne le sont aujourd’hui. Cependant, lorsqu’il fut question de faire le choix entre «  recouvrir sa liberté » ou « rester sous la colonisation », il est extrêmement important de noter qu’à l’époque toutes les divergences politiques et ethniques ont immédiatement disparu pour ne faire place qu’à une position unique en Guinée, celle en faveur de l’indépendance immédiate. C’est à ce moment précis de notre histoire, c’est-à-dire le 28 septembre 1958, lorsque l’ensemble des peuples de la Guinée ont majoritairement voté NON lors du référendum d’auto-détermination, qu’est née la « Nation Guinée ». C’est à ce moment précis de notre histoire qu’est née le « Rêve Guinéen ». Le « Rêve Guinée » traduit donc l’Audace, le Courage, la Solidarité, l’Unité et la Dignité avec laquelle les peuples de la Guinée ont préféré se lancer, comme tout peuple libre et digne, dans l’aventure d’auto-gouvernance. Ce « Rêve Guinéen » fut un immense espoir pour l’ensemble des peuples colonisés et opprimés d’Afrique. Le « Rêve Guinéen » fut ci-attrayant qu’il délivrera deux ans plus tard, notamment en 1960, l’ensemble des peuples de l’Afrique occidentale du statut dégradant et humiliant de « colonisé ». La Guinée sera le quartier général de toutes les luttes de libération en Afrique. Le « Rêve Guinéen » fut donc une extraordinaire force libératrice et un mouvement de dignité humaine pour l’Afrique toute entière.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

Voilà ce que nous sommes, des Guinéennes et des Guinéens. Des Hommes Audacieux, Courageux et Dignes. Et ce qui nous uni de plus, l’acte fondateur de notre nation, c’est ce magnifique rêve selon lequel « tous les peuples sont égaux et libres de choisir leur propres destins ».

 

Guinéennes et Guinéens,

Cependant, il ne faut jamais oublier que le choix que nous avons effectué le « 28 septembre 1958 » est un choix d’une grave responsabilité. C’est le choix d’un grand peuple souverain. Et ce n’est surtout pas le choix de la facilité et de la faiblesse. Quiconque vous dit que la Guinée se développera dans la facilité vous aura menti. Il ne faudra compter sur aucun pays, sur aucun peuple et sur aucune force pour nous aider à aller au bout du « Rêve Guinéen ». Les forces qui souhaitent voire s’éteindre le « Rêve Guinéen » sont encore nombreuses et toujours en exercice. Cela explique pour beaucoup le fait que, durant nos 53 premières années d’existence, non seulement l’indépendance de notre pays a été remise en cause depuis 1984, mais de plus, aujourd’hui notre nation est au bord de d’implosion.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

La question nous est donc toute posée : les souffrances et les rudes épreuves que nous traversons aujourd’hui auront-elles raisons du magnifique « Rêve Guinéen » qui nous uni depuis 53 années? Voulons-nous vraiment rompre le pacte du 28 septembre 1958?

 

Mes cher(e)s compatriotes, oui, il est vrai qu’il y a des individus dont le cœur est trop étroit pour supporter de voire toutes nos formidables ethnies vivre harmonieusement dans une forte Guinée plurielle et en paix. Il y a des individus pour lesquels la haine de l’autre est plus forte que l’amour de la nation. Ce sont ceux-là la principale menace à la nation aujourd’hui. Cependant, mes cher(e)s compatriotes, au plus profond de moi, je suis convaincu que la majorité des filles et des fils de la Guinée ne souhaite en aucun cas voire notre formidable nation se déchirer. Nous avons enduré ensemble 53 années dans le meilleur comme dans le pire, ce n’est pas aujourd’hui que nous allons rompre le formidable pacte qui nous lie. Il n’y a pas de bons guinéens et de mauvais guinéens. Il y a tout simplement des guinéens qui n’arrivent pas à se comprendre sous l’épreuve d’une terrible souffrance exploitée par des individus haineux, égoïstes et très étroits d’esprit.

 

Alors, oui mes cher(e)s compatriotes, en pareilles situations, que faire? Comment faire, en cette période de rudes épreuves, pour que la « force de l’amour » triomphe de la « haine de l’autre » en Guinée? Je l’ai déjà dit et c’est le lieu pour moi de le répéter à nouveau : lorsqu’une nation se voit paralysée, lorsqu’elle peine à aller de l’avant, lorsqu’elle est au plus bas et perd tous ses repères, en ce moment la meilleure chose à faire est de revenir à ses fondamentaux. Les fondamentaux de notre nation c’est le pacte originel scellé le 28 septembre 1958 par les différents peuples qui composent notre nation. Les défis socioéconomiques et politiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui exigent à notre nation de donner le meilleur d’elle-même. Comme le peuple du 28 septembre 1958 à réussi à le faire, il revient donc à notre Génération de trouver l’Audace, le Courage et la Force, non seulement d’effacer nos divergences politiques et ethniques, mais aussi, de redonner un nouveau sens au « Rêve Guinéen ».

 

Redonner un nouveau sens au « Rêve Guinéen » revient aujourd’hui pour notre Génération, au-delà de nos partis et de nos ethnies, à nous défaire des lois asservissantes et dictatoriales qui divisent notre nation, qui entraînent la paupérisation de nos populations dans la pauvreté, et qui freinent considérablement le progrès socioéconomique et démocratique de notre pays. Redonner un nouveau sens au « Rêve Guinéen » consiste pour notre Génération à poser l’acte de rédemption de notre nation. Le « Rêve Guinéen » est née suite au référendum du 28 septembre 1958; l’acte de rédemption de notre nation consistera donc en l’organisation d’un Référendum populaire sur une Constitution qui garantisse la fondation sur nos terres de Guinée d’une Nouvelle République Plurielle, Inclusive, Moderne, Juste, Équitable, Sans abus de pouvoir, et à la hauteur des défis socioéconomiques du nouveau millénaire auxquels toutes les nations du monde sont confrontées. Cet acte de rédemption, le referendum populaire, sera l’occasion unique pour notre nation, après 53 années d’errance, de réfléchir enfin ensemble, non plus sur la manière de nous diviser comme ne cessent de le faire les politiciens à travers des élections, mais plutôt sur la manière de vivre harmonieusement ensemble.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

J’ai cette conviction profonde qu’il n’y a pas de mal dont il ne naisse un bien. Cette période de souffrance profonde pour nos populations est l’occasion idéale pour notre nation de retrouver ses valeurs fondamentales et de nous concentrer sur l’essentiel. L’essentiel c’est ce qui nous uni le plus : c’est « la liberté et la dignité humaine » par laquelle est née le Rêve Guinéen.

 

À la veille du 53ème anniversaire du « NON historique » du 28 septembre 1958, alors que les acteurs politiques sont à nouveau prêt à se bagarrer, non pas pour la création d’un organe anti-corruption, non pas pour l’indépendance de notre banque centrale et de notre système judiciaire, non pas pour la responsabilité des gouvernants envers le peuple, non pas pour la redistribution équitable de nos richesses nationales, non pas pour le partage du pouvoir de manière à garantir l’unité de notre nation, alors qu’ils sont plutôt prêt à se bagarrer encore pour des questions de fichier électoral et d’élections, alors je vous invite mes cher(e)s compatriotes à sortir massivement ce jour pour réclamer, non pas des élections, mais plutôt la tenue d’un Référendum populaire sur une Constitution qui garantisse la fondation d’une Nouvelle République Plurielle, Inclusive, Moderne, Juste, Équitable et Sans abus de pouvoir sur nos terres de Guinée. Je vous invite à sortir massivement pour exprimer votre refus de vous soumettre aux lois asservissantes dictées et décrétées contre vous. Je vous invite à sortir massivement pour réclamer vos libertés, c’est votre droit légitime et que l’âme du Grand Peuple du 28 septembre 1958 soi avec vous!

 

Honneur à la Nouvelle Génération!

Vive le Peuple du 28 septembre 1958!

Vive la LDRG! Pour que vive la Renaissance Guinéenne!

 

Mamadou Oury Diallo

Président de la LDRG

Tag(s) : #Politique-Guinée