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RAPPORT DE LA COMMISSION POLITIQUE

Les journées de la Concertation Nationale tenues au palais du peuple à Conakry les 17, 18, 19 et 20 mars 2006 ont regroupé les Partis Politiques, les Organisations de la Société Civile et Socioprofessionnelle, les O.N.G, les Etudiants.

 

Ces journées ont permis aux participants de poser sans complaisance le diagnostic des maux qui empêchent les populations guinéennes de jouir d’un minimum de vie décente et qui bloquent l’évolution du pays : dysfonctionnement des institutions républicaines caractérisé par l’inféodation du pouvoir législatif et judiciaire au pouvoir exécutif, manque de transparence dans les élections, violation des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

 

La Concertation Nationale des Forces Vives affirme que pour l’avènement de l’Etat de droit et la construction d’une société véritablement démocratique en Guinée, une rupture s’impose avec l’esprit et les pratiques qui ont conduit à la situation de crise actuelle.

 

Aussi, l’examen lucide et responsable de notre présent collectif recommande des prises de position hardie pour éviter à notre Pays de sombrer dans un cataclysme destructeur comme au Libéria, en Sierre-Léone, en Guinée-Bissau et en Côte d’Ivoire. Pour ce faire, des préalables politiques doivent être résolus :

 

1-En prenant en compte les multiples aspects de la crise actuelle, le changement préconisé passe inéluctablement par l’instauration d’une période de transition, seule voie en mesure d’apporter des moyens de sortie de crise. Cette période de transition doit avoir un mandat, des engagements et une durée. Pendant la période de transition, seront mis en place :

 

  • Un Gouvernement d’Union Nationale qui sera composé d’éléments issus de toutes les Forces vives de la nation (Partis Politiques, Société Civile et Forces Armées). Ce Gouvernement sera présidé par une personnalité consensuelle ;

 

  • Un Conseil National de la République faisant fonction de parlement composé de Représentant des Partis Politiques, de la Société Civile et des Forces armées ;

 

  • L’instauration d’une Cour Constitutionnelle, d’un Conseil d’Etat et d’une Cour de Cassation à la place de la Cour suprême pour une indépendance et un bon fonctionnement du système judiciaire ;

 

  • Une Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) chargée d’organiser et de gérer l’ensemble du processus électoral (en amont et en aval jusqu’à la proclamation des résultats provisoires) ;

 

  • Un Conseil National de la Communication pour une libéralisation effective des ondes sur l’ensemble du territoire national ;

 

  • Les membres du Gouvernement d’Union National et des organes de la transition ne pourront en aucun cas être candidat à l’élection présidentielle mettant fin à la période de transition.

 

2- Le mandat du Gouvernement d’Union Nationale comprendra entre autres :

 

  • La mise en place d’un programme de restructuration de l’Administration et de la relance de l’économie nationale ;

 

  • La révision de la Constitution à faire adopter par référendum ;

 

  • Le recensement général et exhaustif de la population à l’issue duquel la C.E.N.I élabora le fichier électoral ;

 

  • L’organisation de l’élection présidentielle

 

La durée de la transition ne saurait dépasser 18 mois et s’impose à toutes les institutions qui seront mises en place pour gérer la transition. La mise en place des institutions de la transition devra s’accompagner de la création et l’installation à Conakry d’un observatoire international composé des représentants de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de l’ONU, chargé de suivre le bon fonctionnement de la transition.

 

La concertation convient, pour amorcer le changement, de fédérer l’ensemble de ses composantes dans le cadre d’une structure permanente de concertation, de proposition, d’action et de coordination. Cette structure sera composée des représentants :

  • Des partis politiques
  • De la société civile, à savoir :
    • Des ONG
    • Des Syndicats
    • Des organisations Socioprofessionnelles
    • Des confessions religieuses
    • Du Conseil National des Organisations de la Société Civile
    • Des coordinations régionales
    • Des Associations de jeunes, Etudiants et universitaires.

 

Cette structure sera composée de trente membres avec une parité de 50% pour la société civile et pour les partis politiques. Un Bureau Exécutif de sept membres présidés par la société civile devra être mis en place.

 

Les relations entre l’Administration et les administrés doivent être rénovées afin de répondre aux besoins des populations pour enraciner les valeurs de droits de l’homme en Guinée. A cet effet, la concertation recommande la nécessité de mettre en place un médiateur de la République pour assurer la protection des citoyens face à l’autoritarisme de l’Administration.

 

Cette plate-forme reste ouverte à toutes les forces vives de la nation sans exclusive. Les Forces vives appellent les Guinéens sans exclusive à utiliser toutes les possibilités que leur offre l’exercice des libertés publiques consacrées par les textes fondamentaux de la République pour faire aboutir leurs aspirations au changement démocratique.

 

La société civile est invitée à mettre en place un observatoire chargé de veiller à l’application stricte et au respect des principes de démocratie, de paix et de justice.

La Commission politique

 

Cher(e)s compatriotes, la « Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée » exige l’application immédiate de cette feuille de route et appel l’ensemble de ses compatriotes qui partagent ses principes et valeurs à la cohésion et à l’action dès aujourd’hui.

 

« Voilà une transition démocratique, voilà notre transition, voilà la transition du peuple de Guinée »

 

Mamadou Oury Diallo, Canada

Président de la Ligue des Démocrates Réformsites de Guinée

 

 

Tag(s) : #Transition-Guinée