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2011-06-27 12-53-15.215Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

À présent que les résultats des élections législatives du 28 septembre 2013 sont connus près de quatre semaines après le jour du vote, il me revient, en tant que Président de la Ligue des Démocrates Réformistes de Guinée, de saluer d’abord l’expression du peuple de Guinée. En dépit de toutes les difficultés et des confusions, le peuple de Guinée est malgré tout allé aux urnes pour élire les députés qui siègeront au sein de la prochaine Assemblée nationale. Au sein de la LDRG, nous avons la conviction totale, et même la foi, que la légitimité absolue et la souveraineté d’une nation repose d’abord et seulement sur l’expression de son peuple. Alors, même si au sien de la LDRG nous ne partagions pas la méthode et le processus, nous respectons quand même l’expression du peuple de Guinée.

 

C’est aussi le lieu pour moi de saluer l’engagement et le rôle joué par les acteurs internationaux impliqués dans le processus de transition en Guinée. Au cours de ces élections législatives, comme aux premières heures de la transition en Guinée, ils ont joué le rôle clé d’apaisement et de conciliation sans lequel tout le processus aurait dérapé depuis fort longtemps. La LDRG n’a pas toujours partagé les positions des acteurs internationaux impliqués dans le processus de transition en Guinée, mais, comme eux, nous sommes bien conscients qu’ils ne peuvent pas faire plus que ce que les responsables guinéens eux-mêmes doivent accomplir pour leur propre pays.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

D’un bout à l’autre de ce processus de transition, vous en êtes témoins, deux logiques se sont diamétralement opposées dans l’environnement sociopolitique guinéen. D’une part, la logique électoraliste : celle qui a voulue résumer une transition de 5 années à de simples questions électorales. Au cours de cette transition, ils étaient tellement omnibulés par les luttes de pouvoir et les élections qu’ils sont allés jusqu’à dicter et décréter contre nous, nous le peuple de Guinée, une constitution oppressive et asservissante. Une constitution au sein de laquelle le faible n’aura jamais raison du fort. Une constitution au sein de laquelle les politiquement, économiquement et militairement fort resteront pour toujours au-dessus des lois. Les principaux acteurs de cette logique électoraliste sont connus : c’est la classe politique guinéenne. Puis, d’autre part, il y a eu la logique RÉFORMISTE : celle qui, depuis les premières heures de la transition en Guinée, a toujours considéré que cette transition était une occasion unique de remettre toutes les cartes sur table afin de redéfinir pour la Guinée et son peuple martyre les règles d’un jeu démocratique beaucoup plus inclusif, participatif, équitable, juste et sans abus de pouvoir. Cette logique réformiste fut principalement incarnée par la LDRG qui n’a jamais cessé d’appeler, avant toute élection, à la tenue d’un RÉFÉRENDUM populaire sur une Constitution suffisamment forte pour mettre un terme aux abus de pouvoir en Guinée et contraindre les acteurs politiques à faire de la politique de manière responsable et utile à la nation.

 

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

Au bout de ces 5 années de transition, au bout de cette autre étape de la transition, malgré les 39 longs jours de jeûne que j’ai accompli, malgré les 208 km de marche pénible que j’ai effectué, et malgré les 640 signataires de la pétition pour la Nouvelle République que j’ai récolté, malgré ce long et lourd sacrifice personnel, il apparaît donc que c’est la logique électoraliste qui a prévalu et qui a dominé. Il est vrai qu’il aurait fallu un miracle pour que la logique réformiste prévale et domine au cours de cette transition, tant cette dernière logique est apparue isolée et démunie face aux forces rétrogrades en activités en Guinée. Le miracle ne s’est pas encore produit, mais nous ne désespérons pas et nous sommes loin de baisser les bras au sein de la LDRG. Nous ne désespérons pas parce que la Vérité est éclatante et elle est bien de notre côté. Nous ne baisserons pas les bras parce que lorsque tous les mensonges vont s’effondrer, la Vérité sera la seule force qui tiendra encore debout. Tout le monde le sait aujourd’hui, la logique électoraliste ne tient encore debout que parce que les acteurs internationaux tiennent les béquilles du processus de transition en Guinée. Le jour qu’une alternative réelle et crédible surgira dans l’environnement sociopolitique guinéen, alors ce jour, non seulement les acteurs internationaux amis du peuple de Guinée lâcheront inéluctablement les béquilles de la politique politicienne guinéenne, mais de plus, le peuple de Guinée ne se trompera plus jamais de choix.

 

Oui, mes très cher(e)s compatriotes, grâce aux acteurs internationaux engagés dans le processus de transition en Guinée, la logique électoraliste a prévalu jusqu’aujourd’hui. Mais retenez-le très bien : les contradictions du système institutionnel incohérent et oppressif qu’ils ont fabriqué au cours de cette transition ne tarderont pas à nouveau à s’exprimer. Un gouvernement ne représentant pas la composition du parlement. Un gouvernement isolé du bruit de l’Assemblée nationale. Une Assemblée nationale incompétente et ne pouvant exercer aucune influence sur les actions du gouvernement. Alors je dois vous annoncer mes cher(e)s compatriotes que la nouvelle Assemblée nationale sera à nouveau très tôt court-circuité par les manifestations de rue, car en réalité la RUE est le seul réel contre-pouvoir autorisé par la constitution dictée et décrétée contre nous au cours de la transition. Non plus, Il ne faudrait surtout pas s’attendre à ce que ça aille mieux en Guinée sur le plan socioéconomique. L’incompréhension, la confusion et l’incohérence vont être les nouvelles normes de la vie sociopolitique guinéenne au cours des 2 prochaines années. Cela n’aura aucun avantage pour l’éradication de la pauvreté et de la misère qui sont les principaux maux dont souffrent nos populations.

 

Guinéennes et guinéens,

Mes très cher(e)s compatriotes,

 

Tout au long de ces cinq dernières années, au sein de la LDRG nous avons usé de tous les moyens humains pacifiques possibles en notre disposition pour faire entendre la raison aux principaux acteurs impliqués dans la gestion de la transition en Guinée, ils ont refusé de nous entendre. Pour les prochaines années, la LDRG a une mission : construire une alternative réformiste réelle, concrète et crédible au système qui nous a été imposé au cours de la transition. Puis, nous donner les moyens et user des méthodes les plus appropriées pour mettre en œuvre cette alternative réformiste.

 

Nous refusons catégoriquement de rester bras croisés face au destin de médiocrité que veulent nous imposer cette classe politique guinéenne. Nous entendons encore de vive voix le Message du peuple du 28 Septembre 1958. Dans notre histoire et dans notre conscience collective, le peuple du 28 Septembre 1958 est notre référence, notre inspiration et notre vivier éternel. Alors que chacun le sache, encore aujourd’hui, malgré la médiocrité et l’irresponsabilité dont font preuves les acteurs politiques guinéens, nos aspirations pour la Guinée sont des aspirations de Grandeur, d’Excellence, de Modernité, de Dignité et de Puissance. Cela ne changera jamais car notre histoire nous prédestine à la grandeur et nos ressources nous en donne les moyens. Le contexte n’est plus le même que celui de 1958 : nos ambitions de grandeur pour la Guinée ne sont plus en contradiction avec les intérêts des véritables amis du peuple de Guinée.

 

Que la communauté internationale tienne aujourd’hui les béquilles du système démocratique bancale en Guinée est une bonne chose en soi, car cela empêche quelque part le pire de se produire tant les politiciens guinéens sont insensés et irresponsables. Mais nous, le véritable Peuple de Guinée, nous héritiers du peuple du 28 Septembre 1958, nous en avons assez de devoir tout le temps appeler à la première occasion au secours international. Nous en avons marre que la Guinée continue à être un cas pour la communauté internationale. Il n’existe aucun système politique et démocratique parfait. Mais un système politique et démocratique incapable de cultiver la confiance entre les différents acteurs politiques, incapable d’encourager la participation citoyenne, incapable de libérer le génie des citoyens au service de leur nation, ne possédant pas en son sein des moyens de résoudre les tensions politiques et sociales, un système incapable de garantir une alternance normale sans coup d’État militaire, ce système est définitivement un mauvais système démocratique et politique.

 

Aujourd’hui, le seul soutien dont nous, nous le peuple de Guinée, nous attendons des véritables amis de la Guinée, ce n’est plus de jouer au sapeur-pompier et de gérer les caprices de quelques acteurs politiques. Le seul problème sur lequel nous devrions mobiliser les efforts nationaux et internationaux aujourd’hui devrait plutôt être la lutte contre la pauvreté et la misère dont souffrent profondément nos populations depuis tant d’années. Il est donc plus que jamais temps que la Guinée se dote d’un système politique et démocratique normal, autonome et indépendant à l’image du Sénégal voisin et du Ghana. Nous voulons être démocratiquement et politiquement autonomes et indépendant d’une quelconque assistance extérieure. La constitution dictée et décrétée contre nous au cours de cette transition encourage l’assistanat international. Nous en avons marre et nous ne l’accepterons jamais. La solution existe et elle repose sur la définition d’un Nouvelle République Consociative Moderne, Juste, Équitable et Sans abus de pouvoir. Une Nouvelle République suffisamment forte pour mettre un terme aux abus de pouvoir et contraindre les acteurs politiques guinéens à faire de la politique de manière responsable et utile à notre nation. Nous avons l’intention de reprendre notre destin en main quelque soient les moyens à employer et le prix à payer. Le peuple de Guinée sera debout avec nous, et nous espérons vivement voire en les amis du peuple de Guinée de véritables alliés dans cette lutte.

 

Vive le peuple du 28 Septembre 1958

Vive la LDRG!

Pour que vive la République de Guinée!

 

Mamadou Oury Diallo

 

Président de la LDRG

Tag(s) : #Transition-Guinée